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News - Classic

Le sport comme porte-voix du peuple

LE SPORT COMME VOIX DU PEUPLE

Depuis les Jeux olympiques 2016 à Rio (Brésil), une nouvelle équipe participe aux compétitions sportives : celle des réfugiés. Eyeru Tesfoam Gebru, 25 ans, Ethiopienne et coureuse cycliste rêve de faire partie de celle-ci aux prochains Jeux de Paris en 2024. Nous l’avons rencontrée dans le Vieux-Nice pour discuter de cyclisme, de la guerre civile du Tigré qu’elle a fui chez elle, et de son parcours. Entretien par Edwin Malboeuf

 

Il est de certaines guerres dont on ne parle pas ou peu dans les médias français. Celle de la région du Tigré en Éthiopie par exemple. Plus qu’une guerre, un génocide civil avec l’aide d’une puissance étrangère. En 2018, Abiy Ahmed, que certains surnomment le « Macron africain »(1), est élu Premier ministre éthiopien. Depuis 1991, une coalition hétéroclite officie au gouvernement fédéral. A son arrivée au pouvoir, Abiy Ahmed entame une purge pour exfiltrer le Front de libération du peuple du Tigré (FLTP)(2) de toutes les institutions, celui-ci se retrouvant dans l’opposition après 27 ans de participation au pouvoir central. Dans le même temps, le Premier ministre opère un spectaculaire rapprochement avec l’Érythrée, pays frontalier au nord, pourtant ennemi de longue date depuis la guerre entre 1998 et 2000. Abiy Ahmed obtient même un prix Nobel de la paix en 2019 pour cet engagement en faveur de la réconciliation avec l’Érythrée. La tension entre la région autonome du Tigré et le pouvoir central continue de monter après le report des élections législatives. En novembre 2020, le gouvernement fédéral dirigé par Abiy Ahmed répond à une attaque sur l’une de ses bases militaires dans le Tigré attribué au FLTP, avec un massacre de centaines de civils dans la région. L’Érythrée envoie ensuite des troupes militaires pour un effort conjoint avec son ennemi historique pour mater les autonomistes tigréens. Depuis, les massacres se sont intensifiés, déplaçant deux millions de personnes. L’Organisation des nations unies (ONU) a tenté de tirer la sonnette d’alarme à la mi-octobre après de nouvelles attaques. « Les hostilités au Tigré doivent cesser maintenant. La situation en Ethiopie devient incontrôlable. La violence et la destruction atteignent des niveaux alarmants », a déclaré Antonio Gutierres, secrétaire général des Nations unies, soulignant le « prix terrible payé par les civils » et le « cauchemar » vécu par la population éthiopienne (3). Toujours selon l’ONU, 350 000 personnes sont en proie à la famine, 30 000 enfants sont en danger de mort et huit membres d’associations humanitaires ont été tués (4).

Le cyclisme comme échappatoire

C’est cette situation qu’a fuie Eyeru Tesfoam Gebru. coureuse cycliste éthiopienne, originaire du Tigré, elle s’est exilée pour sauver sa peau, laissant famille et amis derrière elle. Nous l’avons rencontrée dans le Vieux Nice, autour d’un café, en octobre. Depuis 2018, Eyeru évoluait entre la Suisse, au centre mondial du cyclisme, et l’Éthiopie. Lorsque la guerre éclate chez elle, elle rejoint la France. Arrivée à Nice l’an passé, alors que se profilent les championnats du monde 2021 de cyclisme sur route en Belgique, elle souhaite participer. Mais face au génocide en cours dans sa région, elle renonce. Eyeru Gebru refuse de représenter le drapeau éthiopien et ne concourt finalement pas aux épreuves. « C’était difficile de quitter le pays. Car chaque habitant du Tigré était arrêté et emmené à la capitale. J’ai demandé à ma fédération de m’aider à partir mais ils ne voulaient pas. Ils m’ont dit OK pour faire le championnat du monde en Belgique. Et je ne suis jamais revenue. J’ai changé de portable. J’ai fait une demande d’asile en France et j’ai reçu mon statut de réfugiée en décembre dernier. » A Nice, elle est épaulée par l’association Agir pour le lien social et la citoyenneté (ALC). Celle-ci l’aide à obtenir son statut de réfugiée, à se loger, et grâce aux dons parvient même à lui acheter un vélo pour reprendre l’entraînement. « Même si au fond de moi je ne voulais pas abandonner le vélo, j’avais du mal à garder une motivation. Puis j’ai continué à m’entraîner, et cette opportunité est arrivée », poursuit-elle. 

Les Jeux olympiques en ligne de mire

Désormais son rêve est de participer aux Jeux olympiques de Paris en 2024. Depuis l’édition de Rio en 2016, les Jeux olympiques accueillent une équipe composée d’une quarantaine de réfugiés dans une douzaine de disciplines sportives, grâce à des bourses financées par le Comité international olympique (CIO) en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ils concourent sous l’égide du drapeau olympique. La coureuse éthiopienne attend actuellement sa bourse pour réaliser son objectif, sous une bannière différente donc. « En 2020, j’avais les points pour aller aux Jeux Olympiques, mais il y a eu des problèmes avec la fédération éthiopienne. Désormais, je ne veux pas représenter mon pays si je gagne une médaille. Car il est en guerre contre mon peuple. Je représenterai les réfugiés. » Compte-t-elle utiliser sa visibilité contre la guerre civile dans sa région ? « Je veux utiliser le sport pour être une voix pour les sans-voix de mon peuple. Il y a une guerre génocidaire contre les gens de ma région. Les gens meurent. Je veux simplement utiliser le sport comme un porte-voix pour mon peuple. » 

Un rêve pour chasser le cauchemar

A plusieurs reprises, Eyeru mentionne les Jeux olympiques comme un rêve. Un rêve qu’elle ne pensait plus possible lorsqu’elle a quitté son pays. « Je me concentre sur mon rêve maintenant. Quand j’ai quitté mon pays, je ne pensais pas pouvoir continuer mon sport. Pendant deux ans je n’ai pas pu m’entraîner. Donc maintenant j’essaie de revenir, encore plus forte. Je ne veux pas seulement participer, mais gagner. » Elle a réussi à retrouver une équipe en France, grâce à son ancien coach, les Macadam’s Cowboys, pour financer son activité et reprendre du service. « Après deux ans sans courir, c’était dur de retrouver une bonne offre. Mais je suis contente de ce que j’ai trouvé avec eux ». Elle s’entraîne tous les jours pour retrouver son niveau, elle qui est double championne d’Afrique du contre-la-montre par équipe en 2018 et 2019. Elle parcourt jusqu’à 190 kilomètres pour s’ajuster à l’épreuve reine sur route qui en compte 160 pour les femmes. Depuis avril dernier, elle découvre la région maralpine et ses montagnes, idoines pour sa pratique sportive. Le coin accueille d’ailleurs un certain nombre de coureurs et coureuses, notamment Pauline Ferrand-Prévot, championne française réputée que Eyeru a croisée et reconnue il y a quelques semaines sur les routes de l’arrière-pays. Le cyclisme féminin, comme les autres sphères de la société n’échappe pas à la domination masculine. Depuis peu, les femmes parviennent à obtenir des salaires minimum égaux dans les équipes. « Mais il y a toujours un gros gap avec les hauts salaires », précise Eyeru. Aussi, la fédération internationale de cyclisme pousse en ce sens, et tente de combler l’écart. Des compétitions refont surface, comme le Tour de France féminin, organisé l’an passé après 30 ans d’absence, ou le Giro italien.

Aujourd’hui, Eyeru tente de se concentrer sur sa pratique sportive, ses objectifs. Loin de chez elle et de sa famille, dont elle n’a aucune nouvelle. « Je n’ai aucune nouvelle de ma famille qui vit au Tigré car le gouvernement éthiopien a isolé le Tigré du reste du monde en bloquant l’accès à Internet et le téléphone. Cela m’affecte énormément de ne pas pouvoir entendre la voix de mes proches et de ne pas savoir s’ils sont en vie ou non, comment ils survivent à cette guerre génocidaire. Ça fait vraiment très mal, mais je n’ai pas d’autres choix que de me concentrer sur ce que je peux changer. J’espère que cette guerre va s’arrêter et que mon peuple tigréen connaîtra la justice. »

Notes

  1. Laura Maï-Gaveraux, Noé Hochet-Bodin « Le Tigré, victime de la réconciliation entre l’Ethiopie et l’Erythrée », Le Monde diplomatique, juillet 2021

  2. Créé en 1975, d’inspiration marxiste-léniniste, il milite pour l’indépendance du Tigré.

  3. « Guerre au Tigré : l’ONU s’alarme d’une situation « incontrôlable » en Ethiopie », Le Monde avec l’AFP, 18 octobre 2022

  4. Ethiopie : 350.000 personnes en proie à la famine dont 30.000 enfants en danger de mort au Tigré (ONU)

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QUI A LE DROIT DE TUER ?

QUI A LE DROIT DE TUER ?

Qui a le droit de tuer dans ce pays, en toute impunité ? Les chasseurs, biberonnés aux subventions (1) et à la gnôle (mais il serait vache de notre part de les critiquer là-dessus). Qui d’autres ? Les flics, bien sûr, dopés au fascisme, (et très certainement à la gnôle). Les grandes entreprises également, accros au profit, ont le droit de tuer, en nous vendant tout type de produits légalement comme alcool et tabac par exemple, les deux premières causes de mortalité en France. Dans ces mêmes grandes entreprises qui vendent la mort, on y meurt également en nombre. On rappelle qu’il y a bien plus d’ouvriers morts par accident du travail (733 pour la seule année 2019, et même 1264 si l’on prend en compte l’activité professionnelle dans son ensemble) que de policier tués, 36 sur toute la décennie 2010-2020. Les politiques bien sûr ont le droit de tuer, de manière sans doute moins visible et moins spectaculaire que les susnommés. Mais très certainement de manière plus massive par leurs (in)actions criminelles climatiques. Avec une dernière occurrence, qui serait drôle si elle n’était pas semeuse de mort, signée Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, déclarant en conférence de presse le 14 septembre sur la situation énergétique, qu’elle a le pouvoir « dans des moments de tensions électriques de commander l’extinction de tous les panneaux publicitaires ». On ne saurait l’y enjoindre par des mots doux.

Il y a donc des morts acceptables, des morts pour le bien de tous, des morts traditionnels, des morts que nous pleurons pas ou peu, et d’autres qu’il faut absolument pleurer. Que tout cela s’écrit dans la loi, et que ce n’est pas nous qui l’écrivons. Par ailleurs, on ne cessera jamais de rappeler aux ignares qui citent Max Weber en permanence pour justifier les violences des dominants et les exactions policières que, la phrase exacte tentant d’expliquer ce qui constitue un État, c’est le fait que ce dernier « revendique pour son propre compte et avec succès le monopole de la violence physique légitime » (2). Et celui-ci semble revendiquer de plus en plus… Une montée en autoritarisme de l’État que l’on peut expliquer par la perte, souhaitée, de centralité dans l’organisation des rapports sociaux. Si l’État n’a plus de pouvoir et ne veut plus en avoir au profit du marché, que demeure-t-il pour demeurer ? La matraque et le flingue.

Puisqu’il en va ni plus ni moins de notre survie, on se pose ces sempiternelles questions dans le dossier central : l’anéantissement du capitalisme peut-il se faire par la violence ? Considère-t-on comme violence l’auto-défense contre un système qui use de violence pour se maintenir et se développer ? Et surtout qu’est-ce que la violence ? Quelle représentation culturelle de la violence ? Une violence légitime est-elle violence ? Les flics sont-ils tous des bâtards ? Un refus d’obtempérer à un contrôle routier peut-il conduire à la morgue ? Mal regarder un policier est-il passible de mort ? Bien des récurrences que nous allons tenter de creuser à nouveau dans ce numéro, figées dans des rapports de pouvoir inchangés depuis quelques siècles.

Alors face à cette violence institutionnelle, mère de toute violence, comment se défend-on ? Nous, habitants des quartiers populaires, zadistes, teufeurs, sans-abris, livreurs à scooter, joggeurs du dimanche, animaux de la forêt, et peut-être bientôt boucheurs de trous de golfs, saboteurs d’antennes-relais et briseurs de vitrines, à la merci des balles policières… et des chasseurs (3). Une chose est certaine : nous ne nous laisserons pas crever par la bourgeoisie, qui, et c’est logique, défendra jusqu’à son dernier souffle ses privilèges et son pouvoir. Quitte à emporter le reste de l’humanité avec elle. La violence, ce n’est pas nous ; on se défend tout au plus, tout au mieux. Peut-être faudrait-il, nous aussi, que nous concourions à notre part de violence légitime.

 

Notes

(1) Passées de 27 000 à 6 millions d’euros par an sous le dernier quinquennat.

(2) Max Weber, Le Savant et le Politique, 1919

(3) Pour l’année 2022, on recense neuf personnes tuées après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle de police, la plupart du temps routier. Concernant la chasse, pour la saison 2019-2020, on dénombre onze tirs mortels de chasseurs.

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  • 27 octobre 2022
  • Le Mouais #32, par Edwin Malbœuf
  • Violences, dominations

Le sport comme porte-voix du peuple

Youtubercule 24 novembre 2022

QUI A LE DROIT DE TUER ?

Youtubercule 27 octobre 2022

Entretien avec Corinne Morel Darleux

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Youtubercule 4 juin 2022
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Entretien avec Corinne Morel Darleux

CRÉER DES DÉSERTIONS FÉCONDES | ENTRETIEN AVEC CORINNE MOREL DARLEUX

«Militante écosocialiste -graines, fleurs et épines- », Corinne Morel Darleux est également essayiste et autrice, entre autres de Là où le feu et l’ours (éditions Libertalia). Des pieds de son Vercors en flammes, « cramponnée au ciel, à suivre les fumées et le vol des hélicoptères », elle me parle de « bifurcation », « ce moment singulier où le cerveau rencontre les poings », et de voies de sorties libertaires du salariat capitaliste.

 

Crédit photo : Vincent Astier-Perret

Mačko Dràgàn : Dans « Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce », paru chez Libertalia en juin 2019, tu évoques le fait de renoncer à un poste qui, quoique bien payé, est nuisible écologiquement et socialement. Soit ce qu’on appelle en ce moment, depuis la séquence des diplômé.e.s d’AgroTech refusant de travailler pour le complexe agro-industriel, la « bifurcation ». Pourrais-tu revenir sur ce thème, sur ce qu’il a représenté pour toi, et sur ce qu’il représente à tes yeux aujourd’hui à un niveau plus global ?

Corinne Morel Darleux : Jusqu’à la trentaine, j’ai enchaîné Bac, prépa, Sup de Co, doctorat et cabinet de conseil. Il y avait bien de petits pas-de-côté, déjà l’envie tenace de ne pas passer ma vie à travailler, l’angoisse de me retrouver à vendre des bouteilles de coca dans les supermarchés et l’ouverture fugace d’une galerie d’art décalée, mais globalement j’étais à fond dans le syndrome de la bonne élève. Et puis à un moment donné c’est devenu juste impossible de vendre mes journées au Cac40, de croiser des SDF couchés dans les rues de Paris le long de vitrines regorgeant de gadgets inutiles, de supporter cette indécence moderne qui fait se côtoyer yachts de luxe et bidonvilles.

C’est à ce moment-là que j’ai croisé la route de personnes qui dénonçaient la triple aliénation du dogme de la croissance, de la société de consommation et de la « valeur travail », à Utopia. C’était en 2005 je crois. Depuis j’ai démissionné, me suis occupée des écoles de la ville des Lilas, j’ai déménagé au pied du Vercors et me suis engagée en politique. J’ai passé dix ans au Parti de Gauche avec Jean-Luc Mélenchon à développer le projet écosocialiste et l’internationalisme, effectué deux mandats d’élue régionale, dont un face à Wauquiez, puis quitté la politique institutionnelle et les partis. Aujourd’hui je milite ailleurs et j’écris. Je suis loin d’être exemplaire, mais j’ai l’impression d’en être à ma sixième vie (rires).

Bifurquer, si je devais résumer, pour moi c’est éprouver sincèrement, sans se raidir, ce moment singulier où le cerveau rencontre les poings. Quelle que soit la manière dont ça se manifeste ensuite, dans ses choix – ou malheureusement, parce qu’on n’a pas toutes et tous les mêmes conditions d’existence, son absence de choix -, c’est ce moment de discernement, de lucidité où on ressent au fond de soi qu’on ne peut plus continuer à vivre comme si on ne savait pas.

MD : Dans une tribune publiée dans Libé et intitulée « Pallier les envies de fuite désordonnés », qui revient justement sur la « bifurcation », tu évoques également la solastalgie, soit la souffrance causée par la crise climatique, un terme très utilisé aujourd’hui, souvent de pair avec éco-anxiété. Dans une récente prise de parole, Frédéric Lordon s’en est pris à cette notion : « Ne soyez pas éco-anxieux, dit-il, soyez éco-venères ! » (enfin ça c’est reformulé par Usul, mais on voit l’esprit). Qu’est-ce que cette critique t’évoque ?

CMD : Frédéric Lordon a le chic pour sortir des tribunes bien troussées et montrer, en mettant les cyniques et les rieurs de son côté, combien il est malin. Et il l’est. Mais quand il parle de « merde psycho-sociétale » qui ne veut rien dire… Autour de moi, je vois des gamins qui font des crises d’angoisse dès que le ciel est couvert, des ados qui se retrouvent en HP, des jeunes qui ne veulent plus faire d’enfants et des adultes complètement largués. S’en prendre à la notion défoule peut-être, hélas ça ne fait pas disparaître le problème. Et je ne crois pas que ce soit « dépolitiser » que de s’intéresser aux individus, aux émotions et à ce qu’elles génèrent. Ce n’est ni mièvre ni inutile, loin de là, et le monde politique comme certains cercles intellectuels seraient bien avisés de s’en préoccuper. Et puis non, vraiment, s’il s’agit d’une injonction à cesser de souffrir… Ce serait indécent. Ne pas être angoissé aujourd’hui, quand il y a toutes les raisons de l’être, relève soit de la méthode coué soit de l’insanité.

Alors oui, évidemment, il a raison de dénoncer le fait que les causes, comme ce qu’il conviendrait de faire, restent dans le brouillard. Mais il dégomme tellement, de la décroissance aux ZAD en passant par « le vivant » … C’est lassant de voir des gens brillants passer leur temps à dézinguer tout ce qui émerge plutôt que de s’y accrocher et de tirer sur les fils pour les tordre, les tisser, les vertébrer. Quoi, la collapsologie, le tri des déchets et l’éco-anxiété, ce n’est pas assez révolutionnaire, pas assez politique ? Ça ne va pas « renverser le capitalisme » ? Mais on le sait, ça fait des années qu’on s’évertue à politiser ce merdier ! Pardon, vraiment, j’adorerais qu’on soit en période pré-insurrectionnelle, avec des gens « vénères » de tous côtés en train de s’organiser collectivement. Mais ce n’est pas la réalité. Majoritairement, rien ne change, sauf une détresse croissante – et avec l’été qu’on vient de passer ça ne va pas s’arranger.

D’ailleurs, appeler à devenir « furieux » n’est pas forcément judicieux vu la poudrière dans laquelle on est. C’est un souci sincère : je ne vois pas de sursaut révolutionnaire, pas de mouvements sociaux d’ampleur, peu de collectifs organisés pour politiser et canaliser cette colère. La plupart des gens ne savent pas quoi faire de ces envies de tout péter, de ces emportements légitimes, ni comment se prémunir des pénuries qui se profilent ; faute de débouchés, le risque est fort de se tromper d’ennemi et de se dresser les uns contre les autres. Je me méfie du ressentiment qui s’installe, des phénomènes de repli et de boucs-émissaires, un scénario très périlleux en ce moment.

MD : Tu évoques souvent un imaginaire de la fuite, de la « cabane », du fait se retirer, de se couper des réseaux ; c’est ce sur quoi tu voulais travailler dans ton dernier roman, la Sauvagière, qui vient de paraitre aux éditions Dalva ?

CMD : Disons que c’est ce qui est sorti en tout cas (sourire). Un roman peut aussi souligner d’une autre manière tout ce que le système broie et permet d’explorer les marges de la « normalité », ce « délire accepté de notre relation au monde » selon Juan Jose Saer. Et puis, tout simplement, une sauvagière, c’est « un lieu où l’on se retire pour se mettre à l’abri des contacts humains ». Et je crois que j’en avais vraiment besoin.

MD : « Comment faire pour que la désertion devienne un acte politique et non un simple pas-de-côté – ou, pour le formuler autrement, pour qu’elle devienne sécession ? », demandes-tu dans cette tribune. En guise d’élément de réponse, tu invoques la tradition libertaire, donc anarchiste. Peux-tu préciser ce que tu entends par-là, notamment à travers ces deux notions libertaires que sont selon toi le refus de parvenir et le cesser de nuire ? Comment cela peut-il nous aider à inventer un en-dehors du salariat capitaliste ?

CMD : Ces notions, le refus de parvenir, le cesser de nuire et la dignité du présent étaient au cœur de mon essai « Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce », rédigé à un moment où je quittais la France Insoumise et m’interrogeais beaucoup sur le militantisme, ce qu’on y cherche, ce qu’on y accomplit et ce qu’on y perd. Je m’intéresse beaucoup aussi au confédéralisme démocratique et à ce qui se passe au Nord-Est de la Syrie, au Rojava. En France, c’est aujourd’hui dans les réseaux autonomes, paysans et technocritiques que je trouve le plus de dynamisme, d’élans et de pertinence, aussi bien dans la réflexion que dans l’action. Là, que se construisent à mon sens les remparts les plus costauds à la destruction des écosystèmes, les plus lucides en termes de résistance au capitalisme, les plus opérants en termes de préfiguration de « comment nous pourrions vivre » et enfin de bataille culturelle vive, queer dans l’âme, c’est à dire bizarre, déviante, inadaptée aux normes sociales que l’on veut défaire.

In fine, après avoir milité dans pas mal d’espaces différents, en questionnant régulièrement leur pertinence et en m’interrogeant sur les stratégies possibles pour actionner le « frein d’urgence », comme l’écrit Walter Benjamin, il me semble de plus en plus que c’est en s’affranchissant du système qu’on pourra le mieux le combattre, pas en restant dedans ni en jouant selon ses règles, pas en utilisant ses médias, ses ressorts, son indignité et son argent. C’est quasiment impossible à réaliser, de s’extraire, tant on est englués dedans, et pourtant il y en a qui s’y essayent, réfléchissent autrement la question de la subsistance et de la solidarité, inventent des formes d’autonomie collective, politique et matérielle. Ça n’est pas parfait, qui l’est ? Mais de manière réaliste et honnête, si je croise tous les éléments en ma possession et que je regarde en face ce qui arrive, ça me parait être l’outil politique le plus adapté pour créer les conditions permettant de vivre, comme je le dis souvent de manière un peu provocatrice, « sans État, sans pétrole et sans électricité », et le plus dignement possible. Parce que désormais rien ne permet de penser qu’on n’y va pas tout droit – ni qu’on y est prêt.

Entretien paru dans le Mouais n°31, septembre 2022. Corinne Morel Darleux a également été la rédactrice en chef exceptionnelle du hors-série de 180 pages « Comment nous pourrions vivre » de nos copaines de la revue Socialter, n’hésitez pas à y jeter vos yeux.

Et surtout : ABONNEZ-VOUS à Mouais nous en avons cruellement besoin : https://www.helloasso.com/associations/association-pour-la-reconnaissance-des-medias-alternatifs-arma/paiements/abonnement-mouais

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Le Pantaï. Mot nissart qui désigne initialement le rêve. Il est devenu le cri de raliement de tou.tes les solidaires, les rêvereuses, les farfelu.es, les résistant.es à l’ordre établi, les réfractaires. Et toi, lecteurice, es-tu Pantaï ?

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LA BRIQUE

La Brique n’est attachée à aucune organisation, aucun parti, aucune institution. Que les responsables politiques tendance « sociale », les élites syndicales, culturelles et associatives se le tiennent pour dit : La Brique ne lâchera rien. Quant aux réactionnaires, gaullistes, fascistes, de droite ou autres centristes… La Brique est et sera impitoyable !

La Brique se veut un outil d’information critique pour chacun, chacune. Elle décrit la réalité sociale en tentant d’être un journal accessible par le plus grand nombre, un canard « populaire ». L’un des buts étant d’amener les gens à se mobiliser, à donner leur avis, sur des sujets, des faits, des projets qui les touchent directement.

La Brique privilégie l’enquête de terrain et l’investigation à la tribune d’opinion. Nous ne prétendons pas atteindre une pseudo objectivité ; l’objectivité du journaliste est un leurre : la manière de présenter les faits, ce qu’on ne dit pas, ce sur quoi on insiste, à qui on donne la parole : autant de démarches forcément subjectives et politiques, reflet d’une certaine réalité. Nous ne sacrifions rien à la vérité, mais utilisons l’humour pour donner un peu le goût de lire. Si on ne résistait pas dans la joie, au nom de quoi le ferions nous ?

La Brique est le miroir qui témoigne de l’évolution de Lille et de la région ; elle contribue à dénoncer les dysfonctionnements, malaises et dérives de sa vie démocratique.

Dans La Brique, le racisme, le patriarcat et le négationnisme n’ont pas leur place. Pas plus que l’apologie des hiérarchies, de la ségrégation où l’exploitation des corps et des esprits par le fric ou la pub.

Journal alternatif et autogéré, où la hiérarchie et la chefferie n’ont pas leur place, où la prise de décision recherche le consensus, où le partage des savoirs et savoir-faire est organisé. Nous fonctionnons sur un mode horizontal et collectif.

Journal local de critique sociale

MENSUEL

EDITION : Journal La Brique, 14 rue des Tours, 59800 Lille

DIFFUSION : Région lilloise

PRIX DE VENTE : 2 Euros

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FAKIR

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Fakir dans tes oreilles
Nos podcasts sur Fakir

FAKIR

Fakir n’est lié à aucun parti, aucun syndicat, aucune institution. Il est fâché avec tout le monde ou presque.

Depuis le premier numéro, en 1999, cet avertissement s’affiche à la Une de notre canard.

C’est qu’on aime bien la castagne. Et qu’elle nous le rend bien : on passe notre temps au tribunal (contre un patron du CAC 40, un journaliste aux ordres, un politicien imbus). Tous gagnés, pour l’instant, les procès.

On les remporte, parce qu’on n’aime pas trop les éditos, ni les chroniques. Nos dossiers s’appuient sur des reportages, des recherches dans les archives. Ça prend du temps, de l’énergie, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas vos beaux yeux ? (Et vos euros…)

On n’aime pas trop « l’actualité », non plus. C’est « le bruit des vagues en surface », répète notre rédac’chef. « Nous, ce qui nous intéresse, il poursuit (un peu grandiloquent), c’est la réalité : le mouvement des plaques tectoniques en profondeur. » On a donc consacré des dossiers à l’intérim, à la psychiatrie, aux contrats emploi solidarité, à un accident du travail, à une salle de muscu dans un quartier popu. Ou même à « la métaphysique du tuning ».

C’est qu’on aime bien, enfin, cette variété, cette surprise. Que le lecteur ne sache pas trop sur quoi il va tomber au prochain numéro, ou même à la page d’après. Comme un cadeau surprise. Qu’on évite le côté « militant chiant », avec la litanie des violences policières, des sans-papiers maltraités, avec toujours les mêmes photos de défilé, de gens alignés à la tribune. Et tant pis si les purs et durs se plaignent de nos impostures, ou de nos papiers culs.

Bon, tous ces « On aime / On n’aime pas », ça fait pas une ligne bien droite. Plutôt tordue. Tant mieux ou tant pis.

 

Journal fâché avec tout le monde. Ou presque.

TRIMESTRIEL

EDITION : Association Fakir – 4 rue blanquetaque – 80000 Amiens / 03 22 72 64 54

DIFFUSION : Nationale

PRIX DE VENTE : 3 Euros

Agir avec Fakir
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L’ÂGE DE FAIRE

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Notre podcast sur l'Âge de faire

L'ÂGE DE FAIRE

L’âge de faire témoigne des expériences alternatives en matière de réappropriation de l’économie, de création de lien social, d’écologie et d’engagement citoyen. Son credo : offrir à ses lecteurs des outils qui leur permettront de mettre en œuvre leurs idées.

L’âge de faire, c’est une équipe de huit salariés réunis pour proposer une info libre et joyeuse. Notre credo ? Mettre en lumière des alternatives concrètes en matière d’écologie, de création de lien social, d’économie et de citoyenneté. Nous voulons offrir à nos lecteurs des outils pour mettre en œuvre leur idées. Le journal a été créé en 2005 par une association.

Aujourd’hui, nous sommes réunis au sein d’une SCOP (Société coopérative ouvrière de production). Et ça change pas mal de choses. Nous décidons ensemble du contenu et de la ligne éditoriale du journal. À chaque fin de mois, on se réunit collectivement pour imaginer de nouveaux sujets et de futurs projets. Le journal appartient aux 8 salariés : il n’y a pas « d’actionnaire extérieur », donc une plus grande liberté de ton. Egalement, nous pratiquons l’autogestion : pas de patron au quotidien… et 8 patrons aux réunions ! On a également décidé de pratiquer l’égalité salariale.

Nous ne sommes liés à aucun parti politique, à aucun actionnaire et on déteste la pub. Seuls nos lecteurs nous font vivre. Nous sommes membres de la Coordination permanente des médias libres, qui rassemble des médias citoyens et alternatifs face aux grands groupes de presse traditionnels aux mains d’une poignée de géants.

On a fait le choix de ne pas être en kiosque, et plutôt de compter sur le soutien de particuliers, de magasins ou d’associations qui nous font connaître. Notre journal est aussi vendu dans les foires et salons par notre réseau de sympathisants.

Pour une info libre et joyeuse

MENSUEL

EDITION : L’âge de faire

Siège social : L’âge de faire – le journal / 17, Av Balard – St Auban – 04600 Château-Arnoux-St Auban /04 92 61 24 97

DIFFUSION : Nationale

PRIX DE VENTE : 2 Euros

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LE MOUAIS

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Nos podcasts sur le Mouais

LE MOUAIS

Contre le «journalisme de préfecture», pour la presse libre locale. Mouais, c’est un journal d’information indépendant et critique, qui sort des sentiers battus, gratte là où ça démange, et fait du bruit là où le silence devient pesant. Parce que nous devons en revenir aux fondamentaux : ceux d’une presse libre, locale, indépendante, et ancrée dans le quotidien des habitant.e.s des territoires.

Nous ne pouvons plus accepter que des éditorialistes hors-sol, des prétendus « experts » en roue libre, des gratte-papier ne sachant plus que recopier les éléments de langage de la communication du gouvernement, des mairies, des postes de polices, des préfectures et des multinationales, privatisent pour leur compte l’espace d’expression publique –imposant leurs intérêts et leurs lois à des hordes de prolétaires de l’info, pigistes sous-payés, qui constituent aujourd’hui, ne l’oublions pas, le gros des journalistes… Et qui, eux aussi, sont les victimes d’un système médiatique figé, enkysté dans les sphères de pouvoir.

Pourquoi « mouais » ? Voyons donc la définition de ce terme. Mouais: expr. pop. fr. : Se dit afin d’exprimer une sorte de doute diffus face à une affirmation quelconque. Ex : « Il était bien, ce film avec Kev Adams, non ? –Mouais… » Mouais, journal dubitatif, tel le chat (noir, bien entendu) qui lui sert d’emblème, ne prend donc jamais pour argent comptant ce qu’on lui propose, pas même un savoureux bol de croquettes au saumon. A tout ce qui lui arrive aux oreilles, qu’il a grandes, curieuses et attentives, il oppose ce même « mouais » circonspect.

Roberto Bolaño : « Que l’amnésie jamais ne vienne embrasser notre bouche. Que jamais elle ne l’embrasse. Nous rêvions d’utopie, et nous nous réveillons en criant … Faire apparaître les nouvelles sensations. Subvertir la quotidienneté. OK. LACHEZ-TOUT, A NOUVEAU. LANCEZ-VOUS SUR LES CHEMINS. »

Et laissons derrière nous, s’il vous plait, Jean-Michel Apathie, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Ruquier, Yann Moix, Léa Salamé, Dominique Seux, Olivier Duhamel, Eric Brunet, Ruth Elkrief, Christophe Barbier, Nicolas Demorand, Ana Cabana, Laurent Delahousse, Jean-Pierre Pernault, Nicolas Domenach, Pascal Praud, Zemmour et Naulleau, Laurent Joffrin, Patrick Cohen, et tous les autres.

Parce qu’ils ne sont pas les médias. Ils ne sont que les porte-voix d’eux-mêmes, et de leurs maîtres.

NOUS sommes les médias. (Par Macko Dràgàn)

Le Mensuel dubitatif … Quoique

MENSUEL

EDITION : ARMA – Association pour la Reconnaissance des Médias Alternatifs – NICE

DIFFUSION : Alpes-Maritimes

PRIX DE VENTE : 3 Euros, prix libre à la criée

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REPLICA

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Notre podcast sur la Mule

REPLICA

La Mule du Pape est un média libre et indépendant, fondé en 2019, suite aux constats sur le manque de pluralité de l’information et les déséquilibres des moyens de sa diffusion entre ses différents acteurs. Née lors du mouvement des Gilets jaunes, La Mule couvre les luttes et l’actualité militante sur son site internet. Tous
ses articles sont en accès gratuit, et ses journalistes assurent ce
travail de manière bénévole, sans aucune publicité, ni subventions. D’une envie de donner corps matériellement aux travaux que nous réalisons au quotidien, est née une revue : Replica.

Replica, c’est 124 pages d’enquêtes, de reportages de terrain et de dossiers sur des thématiques aussi diverses que profondément ancrées dans les problématiques contemporaines du monde qui nous entoure. Tirée à 1000 exemplaires, cette revue trimestrielle est aussi une aventure esthétique pour la Mule, l’occasion de donner corps à des travaux photographiques menés à long terme.

 

 

La revue de la Mule,
Le média qui s'entête

TRIMESTRIEL

EDITION : Association Les Médias de Pampérigouste

DIFFUSION : NATIONALE

PRIX DE VENTE : 10 Euros

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LE RAVI

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Notre podcast sur le Ravi

LE RAVI

Le Ravi est mort. Et oui, voilà ce qui arrive à la presse indépendante quand on ne la soutient pas… Depuis dix-huit ans pourtant, le Ravi promènait sa plume en Provence-Alpes-Côte d’Azur, mixant dessins et articles, enquête et satire.

 

Le Ravi c’était le mensuel qui ne baisse jamais les bras !

le Ravi pratiquait un journalisme d’investigation et se donnait un devoir d’irrévérence en privilégiant le dessin de presse. Il est né, en 2004, d’un constat : la presse régionale, trop liée aux pouvoirs locaux, focalisée sur les faits-divers et le sport parce-que-ça-fait vendre, ne remplit plus sa mission. Édité par une association indépendante, le Ravi n’appartenait qu’à ses lecteurs. Mensuel diffusé dans le réseau presse en Provence-Alpes-Côte d’Azur dont tous les contenus – et plus encore – sont toujours disponibles en ligne sur le site. C’etait aussi un journal citoyen investi dans l’éducation aux médias et les quartiers populaires.

Téléchargez le dernier 4 pages

Enquête et satire

MENSUEL

EDITION : Association La Tchatche / LE RAVI, 11 boulevard National – 13001 Marseille / 04 91 08 78 77

DIFFUSION : Provence-Alpes-Côte d’Azur

PRIX DE VENTE : 3 Euros

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